La façade blanchâtre de l'hôpital, ces murs qui semblaient s'élever du sol pour montrer le ciel dans leur imposance, l'aspect lugubre des lieux clos, rien de tout ça ne l'inspirait. Il n'avait jamais trouvé les hôpitaux très agréables à regarder (surtout les hopitaux psychiatriques), mais il devait avouer que celui-ci battait des records de laideur. On aurait dit que l'architecte avait spécialement tenu à ce que les patients de cet hôpital se sentent enfermés, pris au piège et catalogués comme des animaux en cage... Andrea crut même entendre au loin une longue plainte de femme, un cri déchirant de souffrance jusqu'à un arrêt brusque, mourant. A en avoir froid dans le dos.
Il paya le taxi sans un mot, remonta son sac de voyage sur son épaule, crispa le poing sur celui qu'il tenait à la main, et remonta enfin l'allée qui conduisait à Psychose. Engagé comme médecin-endocrinologue et psychiatre, Andrea avait pensé bêtement à une sorte de comité de bienvenue réunissant ses futurs collègues, ou même à la présence du directeur pour lui faire visiter l'hôpital et déposer ses affaires dans sa chambre... Mais non. Rien de tout ça. Andrea était bien seul, guidé par un silence glauque qui lui semblait assourdissant, et il comprit avec amertume que ce serait à lui de trouver le directeur pour lui annoncer son arrivée. Il sentait déjà qu'il allait se plaire dans cet hôpital...
Après un court crapahutage dans les couloirs de Psychose, Andrea trouva assez facilement le bureau du directeur. Soufflant à cause de l'effort pénible qu'il avait du faire pour porter le sac de sport noir Adidas contenant ses affaires personnelles et l'autre, tout simple, avec son matériel médical (des bouquins sur la psychologie féminine, entre autres...), Andrea s'arrêta devant la porte et frappa trois coups secs et brefs. Il n'y avait plus qu'à espérer que ce cher directeur ne serait pas en visite...
Andrea posa sèchement ses deux sacs par terre et détendit ses muscles avec langueur. Pour l'occasion, il portait une chemise blanche nacrée et un jean délavé qui lui tombait un peu sur les cuisses. Ah, la mode... Une histoire de gonzesses, n'est-ce pas?
Jeu 22 Mai - 8:58